Mardi 26 juillet 2011 à 12:43
Les ruelles de l'Italie et les pas des passants
L'éternelle litanie des feuilles mortes dans le vent
Qui poussent un dernier cri, crie, mon enfant
Si tu aimes les éclaircies, mon enfant, mon enfant
Prendre un bain de minuit dans le grand océan
Si tu aimes la mauvaise vie, ton reflet dans l'étang
Si tu veux tes amis, près de toi, tout le temps
Si tu pries quand la nuit tombe, mon enfant, mon enfant
Si tu ne fleuris pas les tombes mais chéris les absents
Si tu as peur de la bombe et du ciel trop grand
Si tu parles à ton ombre de temps en temps
Si tu aimes la marée basse, mon enfant, mon enfant
Le soleil sur la terrasse et la lune sous le vent
Si l'on perd souvent ta trace dès qu'arrive le printemps
Si la vie te dépasse, passe, mon enfant
Ça n'est pas ta faute, c'est ton héritage
Et ce sera pire encore quand tu auras mon âge
Ça n'est pas ta faute, c'est ta chair, ton sang
Il va falloir faire avec ou plutôt sans
Si tu oublies les prénoms, les adresses et les âges
Mais presque jamais le son d'une voix, un visage
Si tu aimes ce qui est bon, si tu vois des mirages
Si tu préfères Paris quand vient l'orage
Si tu aimes les goûts amers et les hivers tout blancs
Si tu aimes les derniers verres et les mystères troublants
Si tu aimes sentir la terre et jaillir le volcan
Si tu as peur du vide, vide, mon enfant
Ça n'est pas ta faute, c'est ton héritage
Et ce sera pire encore quand tu auras mon âge
Ça n'est pas ta faute, c'est ta chair, ton sang
Il va falloir faire avec ou plutôt sans
Si tu aimes partir avant, mon enfant, mon enfant
Avant que l'autre s'éveille, avant qu'il te laisse en plan
Si tu as peur du sommeil et que passe le temps
Si tu aimes l'automne vermeil, merveille, rouge sang
Si tu as peur de la foule mais supportes les gens
Si tes idéaux s'écroulent le soir de tes vingt ans
Et si tout se déroule jamais comme dans tes plans
Si tu n'es qu'une pierre qui roule, roule, mon enfant
Ça n'est pas ta faute, c'est ton héritage
Et ce sera pire encore quand tu auras mon âge
Ça n'est pas ta faute, c'est ta chair, ton sang
Il va falloir faire avec ou plutôt sans, mon enfant.
Samedi 17 novembre 2007 à 10:51
C'est toujours canettes de bière et matches de foot à la télé
Sorties avec les copains mélancolies pour trois fois rien
Quelques cendres dans ma bière
Quelques larmes dans mon verre
Tu dis ne pas vouloir revenir
Ah je te comprend c'est normal
Il n'y a qu'une chose qui me tourmente
Qui me torture qui me fait mal
C'est que tu n'es pas là ce soir pour m'engueuler
Non tu n'es pas là ce soir pour m'engueuler
Et mon Dieu, qu'est ce que ça me manque
wo wo wo wo wo wo wo wo wow
Tu es partie chérie avec tes sarcasmes et tes reproches
Tu me laisses avec mon asthme
Avec du malheur plein les poches
Dans la nuit de samedi à jeudi le poisson rouge est mort de faim
Et Willy notre chien va bientôt mourir de chagrin
Tu dis ne pas vouloir revenir
Ah je te comprend c'est normal
Il n'y a qu'une chose qui me tourmente
Qui me torture qui me fait mal
C'est que tu n'es pas là ce soir pour m'engueuler
Non tu n'es pas là ce soir pour m'engueuler
Et mon Dieu, qu'est ce que ça me manque
wo wo wo wo wo wo wo wo wow
Tu es partie chérie et dans le noir je me souviens
De chacun des mots cruels que tu me disais si bien
Tu dis qu'après la paresse il y a le temps des efforts
Tu dis qu'après la détresse il y a le temps des remords
Veux-tu me dire je t'en supplie ce qu'il nous reste après l'oubli
Veux-tu me dire ce qu'il nous reste ce qu'il me reste je t'en supplie
Puisque tu n'es pas là ce soir pour m'engueuler
Non tu n'es pas là ce soir pour m'engueuler
Et mon Dieu, qu'est ce que ça me manque
wo wo wo wo wo wo wo wo wow
Mardi 10 juillet 2007 à 20:47
T'as réussi tes études,
T'as réussi ta carrière,
T'as réussi ton mariage,
Et même réussi tes enfants.
Oui mais, tu as raté ta vie,
Raté ta vie...
Tu t'en es pas mal sorti
Dans la masse dans la meute où l'on vit
Tu t'es fait ta place,
Et au théâtre tu as les meilleures places...
Oui mais, tu as raté ta vie, raté ta vie
Et tu cherches à savoir comment
Et tu cherches à savoir pourquoi
Et tu repenses au passé
A toutes les occasions manquées à cause desquelles
Tu as raté ta vie, raté ta vie
Tu rêvais de faire autre chose du peu de temps dont on dispose
Non tu n'osais pas trop croire à cette expression dérisoire
Mais tu as raté ta vie, raté ta vie
Hier dans un hôtel de province tu l'as vu défiler avec dépit
Tu t'es demandé pourquoi tu t'étais emmerdé
Tu t'es dis, tant pis!
Chéri ils sont en bas, ils te réclament
Monsieur Bourgeon et sa femme.
Et alors, tu es descendu
T'as réussi tes études
T'as réussi ta carrière
T'as réussi ton mariage
Et même réussi tes enfants
Oui mais, tu as raté ta vie,
Raté ta vie
(C) été 67
Vendredi 13 avril 2007 à 14:08
L'avait les roues arquées un peu comme j'ai les jambes
Sur l' toit et sur l' capot l'avait les deux bandes blanches
Le volant en faux bois les banquettes en vrai Skaï
Le klaxon qui jouait le pont d' la rivière Kwaï
Dédé l'avait fait r'peindre en bleu métallisé
Y disait qu'ça lui rapp'lait l' ciel de son pays
On a jamais bien su où qu' c'est qu'il était né
Vu qu'il était menteur comme tous ceux de sa race
Sur la lunette arrière y' avait l'autocollant
Avec "allez les verts" et sur la vitre avant
Y avait marqué en blanc sur un fond bleu d'azur
"Skiez à Val d'Isère et respirez l'air pur"
Elle pompait à peu près autant d' fuel aux cent bornes
Que Dédé buvait d' bière mais faut dire qu'y tenait bien
Quand on s' tapait l' Sébastopol à 220
Pour qu' les flics nous rattrapent il fallait qu'ils s' cramponnent
Mais une nuit des voyous, des vrais enfants d' salauds
Pendant qu' Dédé pionçait z' y' ont fracturé son box
Z' y' ont tirés son klaxon et son autoradio
Ses cassettes de Mike Brant et ses jantes en inox
Dédé le lendemain en voyant le tableau
Lui qu'avait une santé d'académicien
S'est chopé l'infarctus dont nous cause les journaux
Et l'a cassé sa pipe tout seul au p'tit matin
Pauv' Dédé aujourd'hui, l'est au cimetière Pantin
Sur sa tombe on a peint deux bandes blanches c'est super
Sa bagnole crève doucement tout au fond du jardin
D'un pavillon d' banlieue prés d' la ligne de chemin de fer
Les poules ont fait leur nid sur les sièges éventrés
La rouille a tout bouffé la peinture et les chromes
Le pare-brise et les phares dégommés par les mômes
Y reste bientôt plus rien d' la pauv' tire à Dédé
Dans la tire à Dédé
J'en ai fait des virées
Quand j'y repense aujourd'hui
Sur ma mob je m'ennuie